Toyota veut continuer à être la marque automobile leader dans le futur, ce qui, forcément, passe par l’électrification, entre autres technologies de propulsion possibles pour lesquelles la firme japonaise a également manifesté son intérêt. Contrairement à ce qui se passait il y a moins de cinq ans, lorsque cette entreprise se caractérisait par une direction opposée à celle de ses concurrents, le “pas de côté” d’Akio Toyoda à la tête de son entreprise a complètement changé la vision du constructeur asiatique. Toyota s’oriente désormais vers des stratégies en phase avec la grande majorité des entreprises du secteur.
Les Japonais, qui ont annoncé leur intention de vendre 3,5 millions de véhicules 100% électriques par an d’ici 2030, ont pour projet de continuer à être le géant que tous les acteurs de l’industrie aspirent à être. En contrepartie, ils devront sacrifier une partie de leur tradition et de leur héritage. Le nouveau projet de Toyota, ambitieux comme peu d’autres, est transversal à l’ensemble de la multinationale et les batteries sont fondamentales pour son succès, malgré des concurrents aussi coriaces que BYD, Tesla et d’autres marques “naissantes”, mais avec du cran et un potentiel d’innovation. L’entreprise américaine vend 1,3 million de BEV par an.
Si Toyota n’en est qu’à ses balbutiements en matière d’électrification et vit encore de la rente de ses systèmes de propulsion hybrides non rechargeables, imbattables depuis plus de deux décennies, sa défense des moteurs thermiques à long terme semble se dissiper soudainement. En juin 2023, un tournant s’opère au sein de l’entreprise, qui se tourne radicalement vers la mobilité électrique afin de combler l’énorme fossé qui la sépare des leaders chinois et américains de la voiture zéro émission. En 2022, l’entreprise du pays du soleil levant a vendu moins de 25 000 BEV.
Toyota planifie désormais méticuleusement sa nouvelle stratégie pour entamer une ascension quasi héroïque dans le secteur afin de se positionner à nouveau au sommet, mais avec une gamme de voitures complètement différente en termes de technologie. Pour ce faire, elle va “réinitialiser” et redéfinir, à partir de zéro, le développement de ses produits, qui sera raccourci de près d’un an afin d’obtenir une plus grande flexibilité. Cela implique des investissements importants dans certains domaines tels que les logiciels, mais surtout dans les accumulateurs d’énergie, c’est-à-dire les batteries. Ils ont déjà été évoqués.
La nouvelle génération de batteries de Toyota est probablement le plus grand défi auquel est confrontée ce qui est sans doute l’entreprise la plus influente du secteur depuis les années 1990. Son objectif est que, d’ici à 2026, ces composants de véhicules électriques soient 20 % moins chers à fabriquer, qu’ils puissent être rechargés de 10 % à 80 % en moins de 20 minutes et qu’ils doublent l’autonomie offerte aujourd’hui par son modèle bZ4X (SUV), qui passera de 400 km à environ 800 km. Les batteries LFP à base de nickel seront disponibles à partir de 2027, encore moins chères et avec une plus grande autonomie.
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Dès 2028 (cela peut sembler loin, mais c’est dans moins de cinq ans), les Japonais annoncent qu’ils présenteront leurs premières batteries à semi-conducteurs, une étape importante que de nombreux constructeurs attendent avec impatience en raison des avantages de cette technologie sur l’efficacité globale d’un BEV. La prochaine évolution de ces derniers se traduira par des voitures dont l’autonomie pourra atteindre 1 500 km et qui seront capables de se recharger complètement en 10 minutes. Néanmoins, Toyota continue à regarder au-delà de la voiture électrique dans sa feuille de route, en mettant l’accent sur l’hydrogène et d’autres concepts de mobilité durable.
Toyota a la solution à l’hégémonie de la voiture électrique, et elle est 75 % plus propre que l’essence.
