Tesla est en train de construire une énorme grappe de supercalculateurs dans sa gigafactory au Texas (USA), une machine très puissante dont Elon Musk, PDG de l’entreprise, a souligné la puissance impressionnante et l’énergie qu’elle utilisera pour se refroidir. Et il s’agit d’une chose barbare.
Dans un message publié sur son profil personnel X (anciennement Twitter), Elon Musk a indiqué que le nouveau superordinateur de Tesla disposera d’une puissance de refroidissement d’environ 130 MW cette année, et qu’elle devrait atteindre plus de 500 MW au cours des 18 prochains mois.
Réfléchissez un instant à ce chiffre : ces 500 MW de puissance ne concernent que le système de refroidissement. La raison en est simple : les superordinateurs génèrent une énorme quantité de chaleur en raison de leur puissance de calcul, et ce superordinateur sera l’un des plus puissants de son genre au monde.
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Si votre ordinateur chauffe lorsque vous lui demandez des performances, imaginez la chaleur que peut générer un superordinateur doté de plusieurs milliers de GPU fonctionnant en même temps. Le refroidissement liquide permet de maintenir la température stable afin de garantir des performances constantes, même en cas de charge de travail élevée.
Sur une photo également publiée sur X, vous pouvez voir le système de refroidissement et sa taille gigantesque (voir les véhicules qui l’entourent à titre de référence). Cette grappe de supercalculateurs nécessite six grands ventilateurs et quatre réservoirs d’eau, ainsi que des conduites d’eau souterraines et une infrastructure de circuit de refroidissement au premier étage du bâtiment. Ces installations sont essentielles pour gérer l’énorme quantité de chaleur générée par l’équipement de supercalcul.
La technologie du supercalculateur
Musk a confirmé pour la première fois le mois dernier l’existence de la grappe de supercalculateurs au Texas, en la qualifiant de “grappe de supercalculateurs super-dense et refroidie à l’eau”. Musk a également indiqué que la moitié des puces utilisées seront des équipements conçus par Tesla, tandis que l’autre moitié sera constituée d’équipements de Nvidia ou d’autres entreprises.
We are nothing without our fans https://t.co/t1IAWKyyW8
— Elon Musk (@elonmusk) June 20, 2024
En termes d’investissement, les GPU de Nvidia représenteront à eux seuls entre 3 et 4 milliards de dollars sur les dépenses liées à l’intelligence artificielle (IA) de Tesla prévues pour cette année, qui s’élèveront au total à environ 10 milliards de dollars.
Cette nouvelle grappe de supercalculateurs occupera la partie sud de la gigafactory du Texas et comprendra 50 000 unités du Nvidia H100 Tensor Core, le GPU le plus puissant au monde actuellement disponible dans le commerce (bien que Nvidia ait déjà une nouvelle génération plus puissante en préparation). Il n’est pas destiné aux particuliers, mais aux entreprises, et plus particulièrement à l’intelligence artificielle.
Le Nvidia H100 constitue une véritable étape technologique et surpasse en tous points son prédécesseur. Sa puissance de calcul est plusieurs fois supérieure à celle de l’A100, mais il consomme aussi plus d’énergie : jusqu’à 700 W contre 400 W pour son prédécesseur. Son fonctionnement nécessite beaucoup plus d’énergie et est donc plus coûteux pour les entreprises. Chaque GPU compte 80 milliards de transistors (c’est difficile à comprendre) et coûte la bagatelle de 30 000 dollars. Rien que pour les GPU, le superordinateur de Tesla coûte environ 1,5 milliard de dollars.
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Pourquoi Tesla a-t-il besoin d’un superordinateur de cette taille ?
La capacité de gérer et de traiter de grandes quantités de données est essentielle au développement des technologies de conduite autonome et d’autres applications avancées d’intelligence artificielle (IA). Dans cette optique, l’augmentation de la capacité des superordinateurs est essentielle à l’amélioration de ces technologies.
Les voitures de Tesla génèrent une quantité impressionnante de données, qui sont utilisées pour améliorer continuellement la technologie. Les superordinateurs permettent à Tesla de traiter de grands volumes de données à grande vitesse et sont utilisés pour former les réseaux neuronaux de l’Autopilot de Tesla, entre autres, et seront essentiels au développement de ses taxis entièrement autonomes.
Le cluster texan n’est pas le seul que Tesla possède dans le monde. En effet, dès 2021, elle disposait d’un superordinateur comprenant 5 760 GPU (Nvidia A100) d’une puissance de calcul de 1,8 exaflops, l’ordinateur le plus puissant de l’industrie automobile et l’un des plus puissants au monde (du moins à cette époque).a.
