Stora Enso, une entreprise finlandaise spécialisée dans les matériaux forestiers renouvelables, a mis au point un produit appelé Lignode qui pourrait révolutionner le mode d’alimentation des véhicules électriques : il s’agit d’utiliser les déchets de pin pour fabriquer des batteries.
Lignode est un carbone dérivé du bois qui peut être utilisé pour fabriquer des batteries lithium-ion pour les véhicules électriques. Ce matériau renouvelable peut remplacer le graphite, qui constitue environ 30 % des batteries.
Selon Stora Enzo, la Chine contrôle 84 % de l’offre mondiale de graphite naturel. De plus, il ne provient pas de sources naturelles, mais de graphite synthétique fabriqué à partir de pétrole et de gaz, les sources d’énergie que les véhicules électriques sont censés remplacer.
“Le graphite est un carbone fossile extrait des mines ou fabriqué à partir d’autres matériaux fossiles”, explique l’entreprise sur son site web. “L’extraction minière se fait souvent dans des conditions insatisfaisantes, ce qui a des conséquences sociales et environnementale
Les pins pour transformer la mobilité
Lignode est fabriqué à partir de lignine, un sous-produit du processus de fabrication du papier. La lignine est un polymère naturel qui confère aux arbres leur force et leur rigidité.
Normalement, la lignine est brûlée pour produire de l’énergie ou jetée comme un déchet, mais Stora Enso a trouvé un moyen d’extraire la lignine et de la transformer en matériau de batterie. Selon Stora Enso, les arbres contiennent 30 à 40 % de lignine, qui est séparée de la cellulose des arbres lors de la production de papier pour empêcher le papier de jaunir.
Le produit Lignode qui en résulte peut être utilisé pour fabriquer des batteries de grande capacité pour les véhicules électriques. Ces batteries nécessitent moins de matériaux vierges que les batteries traditionnelles et le processus de fabrication consomme moins d’énergie.
Bien qu’il n’y ait pas encore de calendrier pour la commercialisation de ces batteries, Stora Enso a démarré une usine pilote qui, selon elle, constitue la deuxième étape de la mise à l’échelle de la production. Les piles de demain peuvent provenir des arbres d’aujourd’hui.