L’hydrogène a été le principal protagoniste de la dernière journée du ” Green Gas Mobility Summit 2023′ “, un congrès au cours duquel les experts du secteur l’ont positionné comme ” l’alternative future qui permettra le transport routier et maritime à zéro émission “.
Au cours de l’événement que Gasnam-Neutral Transport a organisé cette semaine à Madrid, les entreprises et les experts du secteur ont démontré que l’hydrogène et ses dérivés sont ” une solution nécessaire pour atteindre les objectifs ambitieux de décarbonation que soulève l’exigeante réglementation européenne dans tous les modes de transport “, a rapporté l’organisation.
Le président-directeur général de Toyota Espagne, Miguel Carsi, et le directeur général de HysetCo (Toyota France), Loïc Voisin, ont expliqué comment fonctionnent les quatre stations d’hydrogène de la région parisienne, qui distribuent plus de 20 tonnes d’hydrogène par mois à plus de 400 véhicules à hydrogène loués pour les taxis.
Cette expérience aide Toyota à décarboniser les flottes de taxis et de VTC..
Dans leur discours, tous deux ont souligné qu’ils s’attendaient à une “croissance exponentielle” dans les années à venir, tant en ce qui concerne le nombre de véhicules que l’infrastructure de ravitaillement, “ce qui permettra à l’hydrogène d’être compétitif d’ici à 2030 et d’atteindre son plein potentiel d’ici à 2050”.
Du côté d’Iveco, Jaime S. Gallego a détaillé les progrès réalisés par l’entreprise pour mettre sur le marché les premiers camions à hydrogène à partir de 2024.
En outre, dans l’exposition extérieure accompagnant le conclave, il était possible de visiter le camion démonstrateur de Westport Fuel Systems, qui dispose d’un système d’injection directe d’hydrogène et constitue “une solution zéro émission très efficace”, selon la directrice de l’entreprise, Nadège Leclercq.
Réseau de stations d’hydrogène
De leur côté, les participants à la table ronde réunissant des technologues et des opérateurs de stations-service ont unanimement demandé “un plus grand soutien de l’administration pour promouvoir le développement d’un réseau capillaire de stations-service d’hydrogène à l’échelle Europeen”.
À ce jour, la France ne compte que 212 stations d’hydrogène de faible capacité d’approvisionnement, un chiffre “très éloigné” de l’objectif du règlement européen AFIR, qui vise à disposer d’une station d’hydrogène ouverte au public dans les centres urbains, avec une capacité d’approvisionnement d’une tonne par jour.
Les politiques européennes soumettent le secteur maritime à une réglementation “stricte” qui limite l’intensité carbone de l’énergie utilisée tout en établissant la nécessité d’un quota pour l’utilisation de carburants renouvelables et d’un système d’incitation pour soutenir l’adoption de carburants renouvelables non biologiques RFNBO’s (hydrogène vert et ses dérivés).
Il s’agit d’une situation qui entraînera un changement de carburants dans le secteur au cours des prochaines années et qui “nécessite de promouvoir les avancées technologiques pour garantir la disponibilité et la compétitivité de ces alternatives renouvelables”, comme l’ont déclaré les participants lde la table ronde sur les nouveaux carburants.
Enfin, l’industrie ferroviaire voit également dans l’hydrogène renouvelable “la solution pour mettre fin aux émissions des lignes non électrifiées”.
La polyvalence de ce vecteur renouvelable et sa capacité à stocker l’énergie pour la libérer progressivement en font un allié exceptionnel pour atteindre l’engagement d’opérateurs qui vise à être neutre en carbone d’ici 2050.
Ont également participé à la conférence les entreprises qui pilotent les vallées de l’hydrogène qui fourniront de l’hydrogène vert à ces modes de transport.
La transition dans les transports
Pour un développement efficace de l’économie de l’hydrogène, il est essentiel d’avoir des normes qui apportent de la valeur aux producteurs et la certitude de l’origine renouvelable aux utilisateurs. Dans ce cadre, la directrice des ventes mondiales d’hydrogène de Bureau Veritas, Laurence Boisramé, a présenté un système de certification pour la production d’hydrogène renouvelable et d’ammoniac renouvelable.
De même, lors d’un entretien avec Beatriz Moreno (CNMC), les défis auxquels le régulateur est confronté dans le cadre de la réglementation relative à la connexion et à l’accès du biométhane et de l’hydrogène au réseau de gaz naturel ont été mis en exergue.
De son côté, le directeur des énergies renouvelables et du marché de l’électricité de l’IDAE, Víctor Marcos, a présenté les initiatives de soutien aux gaz renouvelables promues par l’institut.
Des représentants d’institutions européennes ont également assisté à l’événement. Catharina Sikow-Magny, directrice de la transition verte et de l’intégration du système énergétique à la Commission européenne, et Carlos Zorrinho, député européen et membre de la commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE), ont analysé les actions que l’Europe développe pour promouvoir le marché unique de l’hydrogène et la manière dont le paquet “Fit for 55” contribuera à transformer les différents types de transport.
Plus de 1 300 participants accrédités, une large représentation institutionnelle et la présence d’entreprises leaders dans le domaine de l’énergie et des transports ont positionné le Green Gas Mobility Summit comme “une référence dans la recherche d’un transport plus durable”.