En 2025, la norme Euro 7, qui régit les émissions de carbone sur le Vieux Continent, devrait entrer en vigueur. Elle touchera de plein fouet les marques automobiles, qui seront contraintes de progresser dans leur plan d’électrification. De nombreux pays soulignent déjà la difficulté de son application en si peu de temps.
En particulier, huit États membres de l’UE, dont la France et l’Italie, se sont fermement opposés aux règles strictes que ce règlement imposerait. Ils font valoir que les différents constructeurs automobiles sont déjà sous pression pour se conformer à l’interdiction des voitures thermiques à partir de 2035.
La plupart de ces constructeurs ont déjà une feuille de route pour l’adoption d’une gamme de véhicules 100 % électriques à partir de 2035. Cependant, l’entrée en vigueur du règlement Euro 7 ne ferait qu’entraver cette mission par le biais d’une législation plus stricte et d’investissements dépassant les moyens actuels de bon nombre de ces marques.
De nombreux constructeurs affirment déjà que cette réglementation sera trop coûteuse et qu’elle n’apportera pas d’avantages environnementaux significatifs pour rentabiliser l’investissement. Des dirigeants tels que Carlos Tavares, PDG de Stellantis, ont déclaré à plusieurs reprises que cette proposition entraînerait une hausse des prix des petites voitures, ce qui limiterait encore le renouvellement du parc automobile européen. Les dirigeants de marques telles que BMW et le groupe Renault se sont également prononcés contre la proposition.
De hauts responsables d’entreprises automobiles, tels que Carlos Tavares, PDG de Stellantis, se sont prononcés contre Euro 7.
L’Espagne, qui assure actuellement la présidence de l’Union européenne, a confirmé qu’elle présenterait un projet la semaine prochaine, bien que les États membres ne se soient pas encore mis d’accord. Ce projet prévoit la mise en œuvre de la norme Euro 7 à partir de la mi-2025 pour les voitures particulières et à partir de 2027 pour les camions.
De leur côté, les pays opposés à cette réglementation ont confirmé leur inquiétude pour les différents constructeurs automobiles en raison de “l’importante capacité de développement et des investissements nécessaires, en plus de ceux déjà réalisés dans l’électrification” en vue de la législation de 2035.
Le ministre des finances, Bruno Le Maire, a récemment déclaré que l’UE devrait renoncer à l’entrée en vigueur de la réglementation Euro 7, car elle coûtera aux constructeurs européens “de l’argent inutile” à un moment crucial de la transition.
De l’autre côté de la balance, le groupe Transport et Environnement a vivement critiqué ce point de vue des pays opposés qui “cèdent aux menaces des constructeurs automobiles, condamnant les gens à des maladies évitables et à une mort prématurée pour les décennies à venir”.
Après cette prise de bec, la prochaine étape sera de parvenir à un accord entre les deux parties sur l’adoption de cette législation, ce qui devrait se faire dans les prochaines semaines.