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Les voitures à combustion sont réservées aux riches. La logique du succès de la voiture électrique en Chine

La Chine est devenue la référence en matière de développement, de production et de vente de voitures électriques. Les raisons sont multiples, mais il y en a surtout une qui explique ce succès explosif sur le plus grand marché automobile du monde, qui évolue rapidement vers la transformation de son parc automobile. Et cette explication, c’est le faible coût, tant à l’achat qu’en matière d’énergie.

Les économies sont l’une des principales motivations pour passer à la voiture électrique. Ici et en Chine. Mais le fait est que le marché du géant asiatique a réussi à surmonter l’un des principaux défis auxquels l’Europe est confrontée : le prix des véhicules.

On y trouve des modèles moyens à moins de 15 000 euros, avec de nombreuses propositions à moins de 10 000 euros, ainsi que des alternatives haut de gamme à la hauteur des grands SUV et des berlines européennes.

C’est là une autre des clés. Variété. La troisième est la faiblesse des coûts d’exploitation. À Pékin, le litre d’essence est nettement moins cher qu’en Europe, avec environ 1 euro par litre de Super 95, mais l’électricité est beaucoup, beaucoup moins chère, avec des tarifs de 0,40 yuan par kWh, soit seulement 5 centimes d’euro par kWh.

Prix de l'essence à Pékin en 2024 en yuans
Prix de l’essence à Pékin en 2024 en yuans

Grâce à cela, un automobiliste possédant une voiture d’une autonomie réelle de 400 km ne paiera que 2,5 euros, soit 62 centimes d’euro pour 100 km.

En revanche, les modèles à essence, avec un tarif de 1 euro par litre, et une consommation moyenne réelle de 6 litres aux 100 km, représentent 6 euros aux 100 km, soit 24 euros pour les mêmes 400 km. Presque 10 fois plus, et il faut ajouter les coûts d’exploitation d’un moteur à combustion.

Cela a totalement transformé le paysage et a renversé une situation où l’on disait que seuls les riches achetaient des voitures électriques, alors qu’aujourd’hui c’est l’option la moins chère, à la fois en termes de prix de vente et de loin l’option la plus économique en termes de coûts d’exploitation.

Les questions que nous nous posons en Europe

Au vu de l’étape franchie par la Chine, nous nous demandons pourquoi, dans notre pays, les voitures électriques sont davantage réservées aux riches, alors que les responsables politiques veulent que nous les achetions. De plus, avec les nouveaux tarifs, nous ne pourrons pas exporter de voitures à combustion haut de gamme vers la Chine, qui s’apprête à augmenter les taxes d’entrée en réponse.

L’autre question est de savoir pourquoi l’électricité est trois à quatre fois moins chère en Chine que sur des marchés comme l’Espagne, avec une forte présence d’énergies renouvelables, et entre 6 et 8 fois moins chère qu’en Allemagne, prisonnière de sa politique énergétique passée néfaste.

Cela nous amène à penser que Bruxelles et la plupart des gouvernements centraux n’ont pas pris la question de la transformation énergétique des transports suffisamment au sérieux, ou que les politiciens n’ont tout simplement pas de vision et se concentrent sur d’autres questions.

Par conséquent, les gouvernements centraux et l’UE devraient veiller à ce que l’Europe ait accès à une électricité bon marché, afin d’accroître l’attrait des véhicules électriques, tant privés qu’industriels, et d’accroître l’attrait des systèmes de climatisation électriques au lieu des systèmes au gaz.

Il faut également opter pour des systèmes d’incitation à l’achat par le biais de déductions fiscales, comme l’a fait la Chine, en éliminant ou en réduisant la TVA, et en permettant à chaque pays d’offrir des incitations supplémentaires si son économie le permet. Il s’agit là d’une formule bien plus efficace que des programmes tels que notre tristement célèbre programme gouvernemental, qui est devenu un énorme fardeau pour le secteur.

Ces mesures donneraient un coup de fouet aux ventes, qui à leur tour stimuleraient les investissements dans des secteurs clés, tels que le réseau public de recharge, qui se développera à mesure que les immatriculations augmenteront, et qui aura également un impact sur la production automobile au sein de l’UE, ainsi que sur l’expansion et l’importance des énergies renouvelables, une source de création d’emplois pour l’Europe.

Mais que fait l’Europe ? Elle met en place des droits de douane pour empêcher les voitures électriques bon marché d’entrer sur son territoire. Mais les Chinois seront en mesure de réduire davantage leurs coûts et seront encore plus motivés par ces taxes supplémentaires pour creuser l’écart avec les groupes européens qui, à ce rythme, deviendront totalement insignifiants.

Pascal Dalibard
Pascal Dalibardhttp://appel-aura-ecologie.fr
Pascal est un passionné de technologie qui s'intéresse de près aux dernières innovations dans le domaine de la téléphonie mobile et des gadgets. Il est convaincu que la technologie peut changer le monde de manière positive, mais il est également soucieux de l'impact environnemental de ces produits.

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